01. Le nouveau normal
Dès la rentrée 2020, le Gouvernement laissait planer l’hypothèse d’un nouveau confinement. Parmi les signes annonciateurs : la reprise de la propagation du virus, phénomène qui inquiétait largement les jeunes (90%). Moins de six mois après le premier coup d’arrêt, qui avait provoqué la sidération du monde entier, l’adoption des « gestes barrières » s’est alors imposée comme pilier de la vie collective : 100% des jeunes interrogés ont déclaré porter le masque quotidiennement. Mais la distanciation physique, ce fameux « mètre de distance » et les réunions de moins de 10 personnes se sont révélées particulièrement difficiles à respecter.
02. Le dépistage, nouvel événement du quotidien
Dès la rentrée, 4 répondants sur 10 ont eu recours au dépistage volontaire (Test PCR) au motif de la précaution. Pour 75% d’entre eux, il s’agissait là d’un « geste mécanique », que certains avaient déjà fait plus d’une fois. Une grande majorité (90%) estimait déjà à l’époque qu’il deviendrait récurrent dans le futur.
03. Un contrecoup au « reload » de rentrée
La rentrée inaugure habituellement la reprise des activités, avec l’idée de pouvoir prendre un nouveau départ pour certains. 2020 aura eu la palme de l’année de l’instabilité perpétuelle.
Si 80% des répondants avaient repris les cours à l’école, l’université ou le travail, leur état d’esprit a été marqué par l’incertitude, nouveau marqueur des générations récentes. Cette rentrée a porté une impression de « déjà vécu » avec ses nouveaux modèles : la distanciation, le mode hybride, l’instabilité.
04. Deuxième confinement : apparition d’une génération « anti-fragile »
Selon l’auteur Nassim Nicholas Tayeb, l’anti-fragilité est l’idée que les désordres initiés par le stress et les chocs renforcent les systèmes en les transformant sous le coup d’une sensibilité positive à l’instabilité. Un concept qui illustre parfaitement notre faculté à surmonter les bouleversements de nos organisations. Dans ce cadre, le deuxième confinement a massifié la pratique du travail à distance pour 60% des répondants (qu’ils soient jeunes salariés, scolaires ou étudiants). Si pour 20% d’entre eux, le télétravail n’a pas changé grand chose au quotidien, 80% se sont sentis déconcentrés et parfois dévalués avec l’impression que leur diplôme n’aurait pas la même valeur.
Le télétravail représente une complication qui n’est pas seulement d’ordre matériel ou organisationnel (60%). S’il a pu stimuler l’efficacité de certains (20%), il a aussi été un facteur de décrochage pour d’autres (20%). Dans cette nouvelle configuration, certains ont mis en place des « stratégies de stabilisation » en se projetant dans le futur et en adaptant leurs habitudes à leurs nouveaux modes de vie.
05. Le couvre-feu, la nouvelle notion de saison
L’entrée dans l’hiver a projeté les jeunes dans un « mood » plutôt pessimiste (33%) ou dans un état expectatif (33%). Hors-sol. Hors du temps. Hors de la vie presque. La mise en place du couvre-feu à l’automne 2020 a été globalement vécu comme une privation de liberté, générant une frustration, associée à une vie casanière et réduisant l’individu à ses frustrations. Il a sonné le glas des activités sociales de fin de journée. Plus de 66% des participants ont limité leur vie sociale à la famille et à leurs amis les plus proches. Plutôt qu’un couvre-feu, 50% de la « Gen Z » interrogée se seraient limitée aux gestes barrières et 33% auraient préféré un nouveau confinement pour éviter la tentation de la transgression.